Etude de Faisabilité technique

Structure de la Croix
Dimensionnement 
Comportement aérodynamique.
Matériaux
Eclairage et Protection des Surfaces
Construction de la Croix
Fondations de la Croix
Le Sanctuaire et son implantation;
Autres études
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 1. Structure de la Croix

    L’étude de faisabilité a été entreprise en 1992 et elle se poursuit actuellement par une étude d’avant-projet définitif. Ces deux études sont basées sur les dimensions de la Croix données dans les messages transmis par Mme M. Aumont. (voir symbolique et architecture)

    Les premières investigations concernant la manière d'élever la Croix Glorieuse selon les messages nous ont permis d'explorer différentes voies :

    La première a porté sur une structure haubannée, en treillis métallique, du même type que les tours de télévisions et en particulier celle de Konstantinov près de Varsovie qui s'élevait à 646 m de hauteur. Dans la mesure où cette tour est tombée, nous nous sommes rendus sur place et avons réuni les éléments montrant que la tour était suffisamment solide mais qu'elle avait été sabotée. Après avoir approfondi la solution haubanée techniquement viable, nous l'avons écartée, pour des raisons de symbolique et pour des raisons de géométrie. Car c'est la Croix du Christ qui porte le monde et non pas nos liens personnels. De plus, la Croix n’aurait plus correspondu à la mesure donnée, fin décembre 1976, par Jésus à Madeleine et Gérard : 42 mètres à la base.

    L’utilisation de matériaux divers, tels que les poutres en fibre de carbone et des enveloppes gonflées à l'hélium, a également été envisagée. Ces solutions ont toutes été écartées dans la mesure où le paramètre important de l'ouvrage n'était pas tant son poids que sa perméabilité au vent et sa durabilité.

    Une Croix lumineuse par faisceau laser a aussi été étudiée, puis abandonnée, car non réalisable à cette échelle, selon les spécialistes, pour des raisons techniques développées plus loin.

    Finalement, une conception métallique autoporteuse constituée d'éléments tubulaires a été choisie. Les diamètres et les sections vont s'amenuisant à mesure que l'on s'élève en altitude, de manière à minimiser les efforts dus au vent. Pour les calculs, la Croix a été décomposée en tronçons de 41 mètres (738 = 18 x 41 et 123 = 3 x 41).

    Le tronc est constitué de deux couronnes circulaires concentriques. La couronne extérieure comporte douze piliers porteurs verticaux de 2 m de diamètre à la base et 40 cm à la cime, disposés sur un cercle de 41,65 m de diamètre et réunis entre eux horizontalement tous les 13,67 m (41m/3).

 

 

La couronne intérieure est constituée de 12 plans verticaux de triangles équilatéraux. Ils mesurent 6,83 m de hauteur (41m/6) et sont superposés deux à deux. Ils sont disposés sur un cercle de 30,49 m de diamètre et apparaissent entre les piliers porteurs. Les bases de ces triangles sont réunies obliquement à leur extrémité sur les piliers porteurs. Les sommets de ces triangles sont réunis horizontalement entre eux et avec les piliers porteurs. Ils forment des couronnes de douze triangles équilatéraux horizontaux, sur le même plan que les liaisons horizontales échelonnées entre les piliers porteurs. Les tubes qui les constituent ont 80 cm de diamètre à la base de la Croix et 24 cm à la cime.

 

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Etoile à 8 branches,
vue semblable des 3 extrémités
 Les bras de la Croix présentent la même structure que le tronc et s'interpénètrent avec lui au niveau du 15ème tronçon, de manière à former un encastrement parfait.

Les extrémités des bras et de la cime sont évasées à partir de la couronne intérieure. Là se trouve, à chacune des trois extrémités, une rosace à huit croix disposée selon le nombre d’or.

 

    Le nombre total des triangles est de 9 900. Ils structurent la Croix. Le nombre des triangles équilatéraux est de 3 fois 888 soit 2 664. La Croix est constituée de 10 850 tubes totalisant 93 242 mètres de longueur et de 2 760 noeuds d'intersection réunissant en général 8 tubes.

    En collaboration avec l'architecte Grima et l'ingénieur Glynn fut réalisée par la société anglaise 3DD, au prix de 61 185 FF, une maquette homothétique de la Croix Glorieuse au 1/250ème. Elle fut présentée au Concours de la Royal Academy of Arts de Londres. Puis, elle fut présentée à la Haute Butte de Dozulé le 4 juin, jour de la Pentecôte 1995, le 23 juillet, le 17 septembre, le 11 novembre et le 23 décembre. L’année 1996, elle le fut à la Haute Butte le 4 février, le 24 et le 28 mars, le 26 mai. Puis elle le fut à la Salle des Fêtes de Dozulé le 8 janvier 1997, devant les Conseillers municipaux de Dozulé, Putôt-en-Auge et Cricqueville-en-Auge ; enfin le 28 janvier 1997 à la télévision FR3 Caen.

    Une deuxième maquette au 1/100ème fut réalisée par des ingénieurs et techniciens de Lille. Elle fut élevée le Mercredi Saint 8 Avril au "Puits au Héron" sur la commune de Lonlay le Tesson dans l'Orne (61) puis fêtée le Lundi de Pâques 13 Avril 1998. Elle est en acier inoxydable et plus proche du projet définitif.

 

2. Dimensionnement et analyse du comportement de la Croix selon les règles "Neige et Vent" et les règles CECM.

    Partant de la structure telle qu'elle a été définie dans le paragraphe précédent, Messieurs Rémy et Lelache du Centre Technique Industriel de la Construction Métallique (CTICM) ont analysé les contraintes dans les barres constitutives sous l’effet des charges permanentes et des surcharges de vent, selon les règles "Neige et Vent" et CECM.

  Ils ont estimé :
     la déformation en tête de la croix, sous les effets du vent,
     les effets secondaires induits par cette déformation,
     l'influence d'une inclinaison du massif de fondation.
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    Cette étude a débouché sur une estimation du poids de la structure métallique permettant d'assurer la résistance aux actions appliquées, et la limitation de la déformabilité à une valeur raisonnable.
    Le rapport final de l'étude dont le prix s'élève à 136 390 FF a conclu en avril 1994 :
    "A l'examen des résultats de cette étude statique, première étape d'une étude de faisabilité d'une croix autoporteuse de 738 m, nous pouvons faire plusieurs observations : Compte tenu du poids estimé en permanence au fur et à mesure de "l'optimisation" des sections (88 000 tonnes), et de la valeur également estimée en permanence des actions du vent sur la Croix (248 km/h en vent extrême) et des hypothèses prises,

    nous arrivons à une gamme de tubes parfaitement élaborables et parfaitement aptes à être mis en oeuvre."
"... La déformabilité de la Croix fait estimer à 10 m la flèche en tête sous un vent normal (17 m sous vent extrême) et à 24 secondes la période propre du premier mode de flexion."
    Un calcul du comportement dynamique de la Croix fut achevé en juillet 1994 par la même équipe du CTICM pour un prix de 65 230 FF. Il utilisa un modèle simplifié par éléments finis selon les règles CECM. La conclusion montre la nécessité de procéder à des essais en soufflerie basés sur une meilleure connaissance du vent.

3. Etudes aérodynamiques

    Des données correspondant à notre projet ont été rassemblées au prix de 2 778 FF par Météo France et l'Institut National de Géographie. Ensuite le Boundary Layer Wind Tunnel Laboratory du Western University of Ontario (Canada) a procédé aux études suivantes sous la responsabilité du Dr. Davenport au prix de 255 882 FF, soit 51 500 US$.

3.1. Etude des vents

    En ce qui concerne les vents nous avons recueilli, auprès de Météo France, les vitesses des rafales de vent mesurées sur une seconde au cours des dernières années, à Caen-Carpiquet et à Saint Gatien des Bois.

    A partir de ces mesures de rafales sur une seconde, le Boundary Layer Tunnel Laboratory de l'Université d'Ontario a estimé que le vent ne pourrait dépasser qu'une fois tous les 50 ans la valeur moyenne de 110 à 120 km/h pendant 10 minutes, à 10 m du sol. Il vérifia que cette valeur était cohérente avec celle retenue couramment pour les constructions, à savoir 100 km/h à 10 m du sol ou bien 200 km/h à l'altitude du sommet de la Croix. L'influence du relief sur la vitesse du vent à l'emplacement de la Croix a été prise en compte à partir des données de l'Institut Géographique National et évaluée à + 10 % à la base et + 3 % à 100 m.

 3.2. Essais en soufflerie

    Des maquettes de trois sections de la Croix ont été construites selon les règles de similitudes aérauliques :

Elles ont été testées en soufflerie selon les conditions suivantes :

    Les forces auxquelles elles ont été soumises ont été mesurées de telle manière que les coefficients de traînée puissent être calculés à partir de la formule suivante :               C = F / 0.5 r V2 D H,
F est la force mesurée, r la masse volumique de l'air, V la vitesse du vent, D et H la largeur et la hauteur de la maquette.

    Les principaux résultats obtenus montrent une faible sensibilité à l'orientation du vent et des effets du second ordre (perpendiculaires) peu prononcés. Ils aboutissent à un coefficient de traînée mesuré de 0,44 pour la première section, 0,24 pour la deuxième section, 0,11 pour la troisième section.

3.3. Propriétés dynamiques

    L'analyse des modes propres de vibration, compte tenu de la détermination des modes de balancement et de torsion, permet d'apprécier les efforts dynamiques qui doivent être pris en considération pour les calculs de la Croix.
    Le calcul des modes propres de vibration a été effectué sur le modèle de calcul filaire "ALGOR" à partir de la répartition de masse calculée par le CTICM dans l'étude statique. A quelques détails près, l'Université d'Ontario confirme les résultats obtenus par le CTICM.

3.4. Comportement dynamique

    Les efforts maxima qui en résultent en intégrant les charges statiques et dynamiques sont de 2000 tonnes au pied de la Croix pour l'effort tranchant et 695 000 tonnes.mètres pour le moment fléchissant. Ces évaluations de charges peuvent être comparées à celles que le CTICM a calculées à une vitesse de 248 km/h en application des règles "Neige et Vent".

Efforts -> Vitesse du vent
en km/h
Effort tranchant
en tonnes
Moment fléchissant
en tonnes x mètres
Calculés à partir des essais en soufflerie 194,4 2 000 695 000
Calculés par le CTICM 248 7 960 2 650 000
Extrapolés à partir des mesures en soufflerie 248 3 250 1 124 000

    Il en résulte une marge de sécurité significative de l'ordre de 2. L’Université d’Ontario en conclut que les problèmes dus au vent ne sont pas insurmontables.

    D’autre part, compte tenu de l'importante marge de sécurité évoquée ci-dessus, il apparaît possible de différer les travaux sur un modèle aéroélastique en mettant la priorité sur les problèmes de constructibilité et sur la tenue au vent de la Croix en phase de construction. Il importe en outre d'approfondir l'action combinée du vent, de la neige et du givre. En effet, la glace et la neige pourraient modifier la forme et la rugosité de la Croix et conduire à des vibrations spécifiques. Enfin il apparaît que la Croix pourrait, sans remettre en cause sa tenue au vent, être équipée de matériels d'ascension et de maintenance, ou d'équipements nécessaires à l'accueil du public.

3.5 Givre

    Des premiers résultats d’études sur la formation de givre sur les lignes électriques à température ambiante et sur les pylônes hertziens montrent que l’épaisseur de givre mesurée en France atteint rarement l’épaisseur conventionnelle utilisée dans les calculs de lignes et pylônes électriques, à savoir 3 cm dans les zones à faible risque de givre, comme c’est le cas en Normandie, et 6 cm au dessus de 2000 m. De plus, l’épaisseur maximale de givre correspond à des vents quatre fois inférieurs aux vents maxima constatés. Quoiqu’il en soit, une augmentation de 6 à 12 cm du diamètre des tubes serait compatible avec le coefficient de sécurité ci-dessus.

 

4. Matériaux

    En vue d'étudier les possibilités de construction d'une croix à structure tubulaire en acier, l'Institut de Soudure a abordé les problèmes et les solutions apportées concernant les matériaux. Nuance, ténacité, élaboration des tubes, soudabilité, évolution des caractéristiques "à long terme" composent une étude de faisabilité d’un montant de 38 379 FF. Cela a débouché, en juillet 1995, sur des recommandations industrielles.

Au sujet des matériaux et des demi-produits pour les éléments tubulaires, une solution apparaît finalement sous cette forme :

    Après consultation d'une usine productrice, l'approvisionnement pourrait être établi sur la base de nuances du type 16MND5 (R0,2 > 400 MPa; R > 550 MPa)

    Au niveau des noeuds du treillis, la solution la plus élégante s'avère celle de la fonderie d'acier faiblement allié du type 12 MDV 6.M. (R0,2 > 350 MPa; R > 480 MPa).

    En matière d'assemblages soudés, l’Institut de Soudure insiste sur l'avantage offert par des noeuds moulés. Ils autorisent l'exécution de simples soudures, bout à bout, circulaires et facilement automatisables. Contrôlables et aisément parachevables, elles réduisent le nombre des soudures.

 

5. Eclairage et protection des surfaces

    Des contacts préliminaires ont été pris avec des sociétés et laboratoires français et allemands sur le traitement des surfaces et sur l’éclairage de la Croix. Des solutions innovantes comme les peintures fluorescentes ont été écartées pour des questions de vieillissement. Des solutions de type "bille de verre", transposées des technologies de la signalisation routière, sont encore en cours d’examen.

    Des investigations, portant sur l’utilisation de faisceaux laser pour faire apparaître une Croix, ont été menées avec des sociétés spécialisées dans les jeux de lumière laser pour spectacles. La visualisation de la Croix par des faisceaux verticaux, libres dans l’air, n’est pas possible.

    La visualisation de faisceaux lumineux verticaux libres dans l’air n’est possible que si l’axe de vision fait un angle compris entre 0 et 45° avec l’axe des faisceaux. Le tronc de la Croix ne serait visible qu’à quelques mètres. Et l’on ne saurait arrêter les faisceaux à 738 m. De même pour les bras : ils ne pourraient être représentés que par des points plus lumineux à l’intersection de faisceaux convergents. Pour qu’il y ait réellement visualisation, il faudrait projeter les faisceaux lumineux sur un écran matériel rigide de 738 m, un écran de fumées. Or cet écran de toile ou de fumées ne peut être réalisé au delà de 15 à 20 m et si les vents ne dépassent pas 25 km/h. La conception d’un écran rigide de 738 m nécessiterait une infrastructure plus complexe que celle de la Croix proprement dite, et franchement irréelle.

    Pour ce qui concerne l’éclairage de la Croix matérielle, des solutions en lumière noire ou en faisceaux lasers apparaissent moins bien placées qu’un éclairage en lumière blanche avec les projecteurs actuels dont la puissance et le rendement ne cessent d’augmenter. La solution suivante est en cours d’étude : des projecteurs placés au pied des piliers les éclaireront en lumière rasante. Au sommet de la Croix, des miroirs légèrement convexes renverront les faisceaux vers l’extérieur. Il en sera de même pour les bras.

  

6. Construction de la Croix

    Des entreprises de construction de dimension internationale ont été consultées afin de définir les méthodes les mieux adaptées et les plus rapides lors de la construction de la Croix.

    Une société propose de préfabriquer en atelier des quarts de tronçons de 13,67 m de haut. Le contrôle des déformations dues aux retraits de soudures sera réalisé simultanément dans tous les axes à l'aide de résistances électriques mises sur chaque jonction. Les quarts de tronçons seront ensuite assemblés en place par soudage.

- La méthode de montage préconisée est la suivante :

Construction à l'aide de grues et ancrage du premier tronçon de 41 m de haut, installation de plates-formes de travail coulissantes.

Mise en place, de 4 poteaux triangulés verticaux de 60 m de hauteur sur les axes nord, sud, est et ouest. Ces poteaux coulisseront dans les espaces libres de la couronne de la Croix et pourront prendre appui sur celle-ci. Ils seront équipés en partie supérieure de dispositifs de levage en cantilever, utilisables par couple, et permettant de hisser les éléments préfabriqués puis de les positionner par translation.

- Construction du tronc de la Croix par tranche de 13,67 m de haut, en relevant au fur et à mesure les dispositifs de levage jusqu'à la cime.

- La partie intérieure du coeur de la Croix à la jonction du tronc et des bras sera assemblée au sol, équipée de plates-formes de travail, puis hissée à l'intérieur du tronc pour être soudée en place.

- Enfin les bras, d'un poids unitaire de 3000 tonnes, seront assemblés entièrement au sol. Ils seront hissés simultanément à l'horizontale jusqu'à 574 m afin d'y être soudés. Au préalable ils auront été liés ensemble par une structure. Celle-ci encadrera le tronc, assurera durant le levage la reprise des efforts de maintien à l'horizontale des bras et permettra leur guidage.

    Une autre entreprise propose de réaliser en encorbellement et symétriquement les bras, par soudage d'éléments en couronne réalisés au sol. Ces éléments seront hissés et guidés du bas sur une hauteur de 574 m, leur poids maximum étant de 500 tonnes.

    Le temps de réalisation de la structure acier a été évalué à 13-14 mois

   Courant 1996, une Ecole d'Ingénieurs a réalisé les dessins complets de la Croix, sa modélisation numérique sur le logiciel Systus, le calcul de la répartition des efforts aux noeuds, ainsi qu’une approche de leur dimensionnement par la méthode des éléments finis (96 480 FF).

    L’étude, poursuivie en 1997 pour un coût de 96 480 FF, a permis de dessiner les plans de l’intersection du tronc et des bras et d’en réaliser deux maquettes. L’objectif atteint nous donne de disposer de tous les éléments techniques nécessaires au permis de construire.

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7 Fondations de la Croix

7.1. Approche de la conception des fondations

    La première étape de l'étude de faisabilité a consisté en neuf sondages électriques réalisés par la société TECHSOL en janvier 1994 (45 838,90 FF). Une étude bibliographique faite dans ce domaine par le CEBTP, Centre expérimental de recherches et d’études du Bâtiment et des Travaux Publics, en juillet 1994 (32 733,60 FF) a rassemblé les informations géologiques et géomécaniques.

    Pour la deuxième étape en décembre 1994, le CEBTP a réalisé (55 801,30 FF) un projet de fondations basé sur les techniques de chantier Bachy et Solétanche les plus performantes actuellement. Il s’agissait d’une fondation poutre rayonnante avec radier inférieur venant s’appuyer à l’extérieur sur une paroi subcirculaire de 83 mètres de diamètre et de 135 mètres de profondeur. Ceci a permis un calcul élastique des fondations par éléments finis. Les résultats sont les suivants :

1. Les efforts appliqués engendrent une poussée horizontale importante existant encore à environ 100 mètres de la paroi.
2. Il existe une zone de traction aux abords de la paroi, au contact sol/structure. En fonction de la direction des efforts liés au vent, une fatigue du sol est susceptible de se produire.
3. La rotation calculée avec le modèle n'est par rédhibitoire.

    Il s'est avéré après cette étude que d'autres s'imposaient. Les sociétés CEBTP et Joly ont pris des photographies aériennes afin d'établir un relevé topographique (38 629,20 FF). Puis le CEBTP a effectué en mai 1996 (1 058,569 FF) cinq forages sur le site : trois sondages pressiométriques jusqu'à 55 m et deux forages carottés de 60 m et 150 m. L'analyse de toutes les données révèle six niveaux homogènes ayant d’excellentes qualités mécaniques (cf. tableau ).

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7.2.Nouveau projet pour les fondations

    Sur ces bases, l'analyse des premiers calculs a conduit à modifier la conception des fondations en l'adaptant à la nature du sous-sol, pour réduire au maximum ses déplacements et assurer sa cohésion au terrain. Ceci a permis d'y ménager des espaces.

    La conception des fondations a suivi les principes suivants, sachant qu'il y a deux types d'efforts à maîtriser :
_ Un effort horizontal dit effort tranchant, égal à la résultante des efforts de vent, s'appliquant à l'ensemble de la Croix et qui tend à faire glisser horizontalement les fondations. Cet effort évalué au maximum à 8 400 tonnes doit être contenu par le sol alentour. Plus l'assise est large et profonde, meilleure est la répartition de l'effort de butée sur le sol et moindres sont les déplacements. Nous avons donc approfondi les fondations supérieures jusqu'à 54 mètres et élargi leurs assises jusqu'à 123 mètres de diamètre. Là se trouve une couronne. La transmission de l'effort horizontal depuis les piliers jusqu'à la couronne se fait au travers de 24 voiles de béton armé, croisés deux à deux, de 4 mètres de large et 54 mètres de haut.
_ Un moment fléchissant de près de 2 700 000 tonne-mètres, qui se traduit par un effort maximal d'arrachement de 15 700 tonnes au niveau des piliers porteurs au vent et un effort maximal de compression de 30 000 tonnes au niveau des piliers porteurs sous le vent. Les efforts de compression sont transmis au sol par un radier de répartition au travers des 24 voiles béton.

    Pour contenir l'effort d'arrachement, les piliers en appui sur une platine sont "cloués" chacun à l'aide de 24 câbles de précontrainte, ancrés profondément dans les fondations et exerçant un effort unitaire de retenue de 750 tonnes. Ces câbles sont accessibles en partie inférieure pour être inspectés et changés si nécessaire.
    Le poids des fondations, au-dessus des ancrages des câbles de précontrainte, doit être supérieur aux efforts d'arrachement pour en assurer la reprise sans mettre le béton en traction, et permettre d'éviter tout soulèvement du radier de répartition en contact avec le sol.
    Ainsi les efforts de compression verticale sous chaque pilier en partie basse des fondations peuvent atteindre, dans le cas le plus extrême, 50 000 tonnes au niveau des ancrages et 60 000 tonnes sous le radier de répartition. La contre-pression du sol dans les zones libres des fondations est reprise, elle aussi, par le radier de répartition. 

        Partant de ces principes de fondation, il a été possible et nécessaire d'aménager des espaces sous les fondations. Ils se présentent ainsi :
     Une crypte centrale de 28 mètres de diamètre en forme de tente. Elle permet de décentrer vers l'extérieur les efforts verticaux en provenance des piliers porteurs de la Croix. La partie supérieure de la voûte est pleine pour assurer leur cohésion.
     12 chapelles polygonales de 16 m de large et 24 m de haut, tournées vers la crypte centrale. Elles sont séparées par les 24 voiles de béton croisés 2 à 2 qui transmettent les efforts verticaux et horizontaux en provenance des piliers vers le radier et la couronne extérieure. Leur disposition préserve entre eux les espaces verticaux nécessaires aux accès, à la ventilation et aux gaines techniques.
     Ces chapelles communiquent avec la crypte centrale et entre elles 2 à 2 par les passages horizontaux où sont prévus les points d'ancrage bas des piliers.
     Puis en remontant vers le haut se trouvent : un grand déambulatoire circulaire, un niveau de salles de réunion et d’échanges, enfin l’entrée des fondations située sur le côté, telle l’entrée de l’Arche de Noé qui desservait trois niveaux. 
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    Dans le cadre d'une étude spécifique pour un coût total de 73 566 FF, une société spécialisée en géotechnique a validé ces hypothèses en avril 1997, en concluant que "la construction de la Croix de Dozulé peut être considérée comme possible, sans difficulté exceptionnelle, ceci, compte tenu de circonstances particulièrement favorables : bonne qualité des terrains à partir d’une trentaine de mètres de profondeur et absence d'une nappe profonde. Dans l'état actuel de notre analyse, c’est-à-dire en ne prenant en compte que les poids propres des ouvrages et les effets dus au vent, (valeurs fournies par M. Davenport), on arrive à la conclusion que l'on devrait pouvoir se passer de barrettes de fondations."

    En mai 1997, une société a calculé, pour une somme de 48 240 FF, l’effet d’un séisme à partir des règles PS92, zone I a, classe D. L’accélération de 2m/s2 qui en résulte produit sur les fondations : un moment de renversement inférieur à celui appliqué par le vent, donc non dimensionnant, et un effort tranchant de 19 600 tonnes, qui sera pris en compte dans le calcul des ancrages.
    Un dimensionnement précis des fondations, accompagné d’un travail architectural, est actuellement en cours d’étude pour permettre la réalisation d’un dossier d’exécution et de consultation d’entreprises.
    Une étude de ventilation et de conditionnement d’air pour les fondations de la Croix et le Sanctuaire de la Réconciliation a été entreprise pour un montant de 18 090 F.

8. Le Sanctuaire et son implantation

    Le Sanctuaire de la Réconciliation prévu devrait pouvoir accueillir des Israéliens, Juifs, Catholiques d’orient et d’occident, Orthodoxes Grecs, Syriens, Arméniens, Coptes, Chaldéo-assyriens, Malabars et Malankars, voire Musulmans et Bouddhistes ou Hindous. Aussi une étude technique est en cours pour que tous s’y retrouvent dans la paix, la tolérance et l'aisance.
(voir symbolique et architecture : le Sanctuaire)
    Début 1997, la structure du Sanctuaire a été calculée par une Ecole d’Ingénieurs pour un montant de 65 124 FF.
Pour 1999, est prévue la finition du travail d'architecture, au nombre d'or, du Sanctuaire de la Réconciliation, tout de verre, de charpentes métalliques et d’émaux.
    Le Sanctuaire, posé sous le bras droit (à l'est) de la Croix Glorieuse suit les mesures données par Saint Jean (Ap 21-22), soit 144 coudées. Ceci donne 72 m à l'intérieur et 75,40 m à l'extérieur, tant pour la longueur, la largeur, que la hauteur.

   Le dôme est le haut d'un globe de verre, à l’image des continents de notre planète, comme si nous le voyions de l’intérieur, descendant du ciel (cf. Ap 21). Il signifie la "Cité sainte", la "Jérusalem nouvelle", "la demeure de Dieu", autrement dit une terre hospitalière à Dieu et aux enfants de Dieu. Il est tout de lumière et vitrail. Il est entouré de quatre petits dômes représentant les constellations aux quatre vents Nord, Ouest, Sud, Est.

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     La nef, de jaspe cristallin, est portée par douze colonnes au nom des douze apôtres. Elle est de verre fumé. Et les colonnes, de fer, sont émaillées aux couleurs des douze pierres précieuses de St Jean (Ap 21,19).
     Les douze portes sont toutes différentes et au nom des douze tribus d’Israël. Elles sont placées au centre de douze portails en forme des douze perles de St Jean, enfin surmontées de douze anges, toujours selon St Jean. Douze vitraux, selon les mystères montrés à Madeleine, sont placés au-dessus des portes et des anges. Une frise des anges couronne le tout et porte la grande coupole, elle-même encadrée des 4 petites coupoles.
   La couronne-filet, charpente du dôme à laquelle est suspendu le globe terrestre, comporte dix couronnes hexagonales et six couronnes pentagonales à huit pétales, et cinq demi-couronnes à cinq pétales à la base. Les 153 pétales (ou 153 poissons) des rosaces forment un rosaire et signifient les grandes nations ou les grands poissons de la pêche miraculeuse après la Résurrection de Jésus. Les charpentes des petits dômes ont la forme des 4 Vivants : l'aigle, le lion, le taureau et l'ange, des 4 évangélistes protégeant les 4 premiers diocèses de l'Eglise issus de Jérusalem : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche.
   La grande coupole, avec le pôle de Jérusalem à son sommet, atteint 122 m. Au-dessus se dresse l'anneau pastoral de 1 m, surmonté d'une croix de Jérusalem de 7 m. Le tout culmine à 130 m.
   Au sol, l'anneau de l'Eglise, l'Epouse du Christ, entoure le Sanctuaire avec un diamètre intérieur de 288 m, tandis que l'anneau de Jésus, son Epoux divin, entoure la Croix avec un diamètre de 333 m. Ces anneaux seront de verdure de fleurs ou de dallage, selon le relief qui est sauvegardé pour l'essentiel du paysage bocager. L'anneau de l'Eglise a pour centre le coeur du Sanctuaire. L'anneau du Christ a son centre devant la Croix, à la hauteur du Sanctuaire.
    Les bras de la Croix est-ouest sont perpendiculaires à la direction du nord réel. Le sanctuaire est axé sur la direction réelle de Jérusalem, qui fait un angle de 20,3 ° avec la direction de l'Est.

    <- Plan masse                 CroixLcielT.gif (154822 octets)   <- Croix de Lonlay le Tesson ->    LonlayT1.GIF (166103 octets)    

    Le campanile est distinct du sanctuaire, comme à Lisieux. Situé au Nord Est du Sanctuaire, il fait pendant au Bassin de la Purification situé au Sud Est. Il est ainsi en face du bassin de la purification, troisième lieu sacré de cette terre bénie. Il est au flanc du Mont Ecanu, le mont des chênes, qui rappelle le Bois Chenu de Jeanne d'Arc à Domrémy !

D.B., A.G., A.D., H.H., 1er mai 1997.

 

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